Jusqu’au quatrieme siecle, c’est la naissance du dieu soleil que l’on fêtait le 25 decembre et la « galette de l’epiphanie » etait encore un gateau offert pour celebrer la fin de la fête romaine des saturnales.

Nos fêtes hivernales trouvent leur origine dans des célébrations ancestrales ; de l’Antiquité à nos jours, elles ont été modifiées et détournées, comme toutes les autres fêtes liées à des évènements astronomiques (solstices et équinoxes). Aussi loin que l’on remonte dans l’Histoire des hommes, l’on fêtait la Naissance du dieu solaire au solstice d’hiver.
Dans la Rome antique et dans tous les territoires de l’Empire, il en allait de même. La Naissance du Dieu solaire au solstice d’hiver était célébrée et donnait lieu aux Saturnales où l’on revivait l’Âge d’Or, temps mythique où tous les hommes étaient égaux. Ces fêtes étaient marquées par de grands banquets domestiques où les esclaves, profitant des « libertés de décembre », mangeaient à la table de leur maître. Dans une ambiance de paix, de partage et de fraternité, c’était une période de trêve marquée par un temps d’arrêt dans les affaires tant publiques que privées où devaient cesser tout procès et même toute dispute individuelle. À l’époque impériale, elles étaient suivies, quelques jours plus tard, par les Calendes de Janvier qui donnaient lieu à un grand repas la veille, à des échanges de vœux et d’étrennes, petits cadeaux et confiseries, tout comme l’est devenu le Nouvel An. C’est également à cette époque que l’on dégustait les gâteaux qui deviendront progressivement la galette de la tradition chrétienne.
Les fêtes du solstice se terminaient par la célébration du dieu Mithra venu de Perse, Sol Invictus (« Soleil invaincu »). La naissance de ce Dieu était fêtée le 25 décembre et fut même reconnu religion officielle à Rome en 274 par l’empereur Aurélien. Agacé de la survivance de ces coutumes concurrentes, le pape Liberius décida, en l’an 354, que désormais on ne fêterait plus la naissance du dieu Soleil mais celle de Jésus le 25 décembre, personne ne connaissant ni le mois ni l’année de naissance de ce dernier.
C’est à partir de cette époque que l’image de la Nativité commença à se développer, très simplement avec seulement quelques bergers au début, puis deux animaux domestiques, l’âne et le bœuf, et enfin l’introduction de Mages, venus d’Orient en suivant l’étoile selon saint Matthieu. Si leur nombre varia au début, on les fixa progressivement à trois en s’alignant sur les trois cadeaux cités dans l’Évangile : l’or, l’encens et la myrrhe. Ce n’est qu’à partir du 10e siècle que la légende des rois mages évolue et qu’on commence à les représenter avec des attributs royaux. Leurs reliques allaient désormais être vénérées comme celles de véritables saints.
Et l’épiphanie, dans tout ça ? On célèbre aujourd’hui à cette date la visite des mages à l’Enfant Jésus. Ce serait vers l’an 400 que l’évêque Épiphane de Salamine, aurait créé cet évènement ainsi que sa date au 6 janvier, soit douze jours après Noël. Mais les historiens ne sont pas tous d’accord à ce sujet, certains pensent que l’épiphanie aurait pu être créée par un autre évêque homonyme quelques siècles plus tard. C’est en tout cas par commodité que l’Église fixera finalement l’Épiphanie au premier dimanche après Noël quelques siècles plus tard. Et le gâteau traditionnel des saturnales devint progressivement la galette des rois...