Les plus belles légendes de l’histoire du Dauphiné

Editions de Belledonne, 2000, 300 pages
Description de l'ouvrage

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Cent siècles d’Histoire racontés à travers les soixante plus belles légendes du Dauphiné.

Saviez-vous que les ogres des récits de votre enfance furent, à l’origine, des cavaliers hongrois qui ravagèrent la France durant le dixième siècle et que l’on appela… les Hongres ? Non ? Alors venez découvrir l’histoire et les légendes de votre région au travers d’un fabuleux voyage de plus de cent siècles !

Suivez dans leurs pérégrinations Hannibal, César, Roland, Mélusine, Louis XI, Bayard, Mandrin et tant d’autres, illustres ou anonymes, réels ou imaginaires, qui marquèrent tellement les esprits de leurs contemporains qu’ils donnèrent naissance à d’inoubliables légendes.

Venez découvrir grâce à eux l’Histoire Dauphinoise, captivante et méconnue, depuis la fin de la dernière ère glaciaire jusqu’à l’aube du troisième millénaire. 

L’avis de l’auteur

 « La légende est le lien nécessaire entre l’histoire et ceux qui la vivent, tout à la fois tentative d’explication et mémoire collective de notre passé, de nos traditions, de nos croyances. Il convient de ne pas rompre le fil de cette transmission immémoriale, car il nous relie directement à nos racines et tout ce qui fonde notre humanité.

Eloignons-nous donc un instant de ce troisième millénaire trépidant, battu par le ressac de la marée urbaine, et remontons dans le temps de quelques siècles pour nous retrouver au milieu d’un paysage alpestre verdoyant, où l’humain était encore rare et le poids des légendes toujours important.

Dans cette proche nuit des temps, des dieux en colère, des créatures fantastiques, des conquérants sanguinaires et des chevaliers héroïques peuplaient les veillées dauphinoises, y côtoyant sans complexe les ancêtres disparus et les personnages historiques. C’était un moment magique de paroles échangées, attendu de tous, où les belles histoires – mi-réelles et mi-rêvées – contribuaient à transmettre aux plus jeunes le souvenir de leurs aînés.

C’est à ce fabuleux retour aux sources que vous convie ce livre, à la recherche d’une histoire faisant l’école buissonnière à travers soixante légendes enchanteresses, issues des fabliaux du moyen âge ou glanées dans les traditions orales de notre belle province dauphinoise… »

 

L’avis des lecteurs

« A travers soixante légendes savoureusement racontées, le lecteur découvre avec délice l’histoire Dauphinoise, captivante et méconnue, depuis la fin de l’époque glaciaire jusqu’à l’aube des temps modernes. Instructif et ludique à la fois ! » (Le Dauphiné Libéré)


« Il fallait y penser : découvrir l’histoire d’une région de France à travers ses légendes les plus rocambolesques, en veillant bien toutefois à démêler le vrai du faux dans une passionnante enquête historico-légendaire ! A consommer sans modération ! » (Critique en Lignes)



« Un grand moment d’évasion, à mi-chemin entre Histoire et Légende ! Un talent certain pour la vulgarisation historique et un goût prononcé pour le merveilleux…» (une internaute sur fnac.com)

Extraits

Briançon, pittoresque cité des Hautes-Alpes fortifiée par Vauban au XVIIe siècle, possède de nombreux atouts, qui vont du tourisme à un excellent fromage de vache (le Pelvoux), en passant par un remède légendaire : la manne de Briançon, l’une des sept merveilles du Dauphiné d’après Nicolas Chorier. Cette manne est un épais liquide sucré qui apparaissait certains matins d’été, avant le lever du soleil, sur les aiguilles des mélèzes. Cette mystérieuse rosée, que l’on croyait produite par l’arbre lui-même, était en fait constituée de déjections de l’abeille du mélèze, nourrie des sucs de l’arbre…

 

Elles savaient qu’une bonne fée vivait au lieu-dit La Fontaine (l’actuelle commune de Fontaine), où elles se rendirent à dos de mulet. Il y avait là un arbre très ancien et une fontaine, à côté d’une dalle de marbre blanc. Sur la dalle était posé un gobelet en or, attaché à l’arbre par une chaîne du même métal. La plus courageuse des jeunes filles, qui connaissait les coutumes des fées, remplit le gobelet à la fontaine et arrosa copieusement la pierre blanche. Immédiatement, une volée d’oiseaux surgis de nulle part se posa sur les branches de l’arbre et toutes les feuilles s’agitèrent en produisant une sorte de musique…

 

Grace à la « providentielle » intervention divine et à la disparition de l’infortunée communauté paysanne, les moines eurent enfin accès au lac poissonneux dont ils devinrent copropriétaires en compagnie des seigneurs de Clermont. Le récit des exactions militaires des reîtres savoyards fut habilement « maquillé » en châtiment divin, légende moralisatrice qui puisa également son inspiration dans la montée des eaux du siècle précédent (liée à une modification de la pluviosité), bien pratique pour effrayer les populations crédules et supprimer toute velléité de reconquête de leurs terres par les paysans…

 

Pourtant, le soir du 14 septembre 1219, date demeurée fameuse pour des générations de grenoblois, les rochers et la terre qui composaient la digue de Livet cédèrent soudain, et le lac Saint-Laurent s’engouffra d’un coup dans les gorges de la Romanche, se vidant furieusement après 28 années d’existence. L’énorme trombe d’eau ravagea la vallée puis emporta le pont du Drac à Claix, balayant tout sur son passage, hommes, bêtes et maisons. A 10 heures du soir, le mur d’eau pénétra dans la cité de Grenoble. […] L’année suivante, à l’occasion du premier anniversaire de ce drame, l’évêque de Grenoble, Jean de Sassenage, accompagné d’une foule nombreuse de grenoblois ayant réchappé à la catastrophe, effectua un pèlerinage afin de remercier le Ciel de les avoir sauvés du déluge « envoyé par le diable ». […] C’est ainsi que naquit la plus ancienne foire agricole de France, la fameuse « Beaucroissant »…

 

« Je n’effacerais jamais le souvenir de ces visions de mon livre de pensées, dussé-je vivre encore un siècle. Pas plus que je n’oublierais l’ascension du Mont Inaccessible, qui fit de moi une célébrité locale et me fit perdre, du même coup, mon habit d’innocence, tout brodé de rêve et de légendes.
 J’étais fasciné, dans cet âge, par la silhouette énorme et jaillissante du Mont Inaccessible, qui surplombait depuis toujours mon Trièves natal ; il hantait mes nuits et charmait mes jours, tantôt riant, découpé sur le chapiteau indigo du firmament et tantôt fantomatique, étrave puissante de quelque navire antique sur laquelle s’éventraient les brumes grises et tourbillonnaires.
Mon imagination, déjà fertile et propre à gambader, était de surcroît nourrie par les récits fantastiques que me faisait ma grand-mère à la veillée… »

 

Plusieurs semaines s’écoulèrent et le nouveau commandant oublia les paroles de son subordonné. Jusqu’à un certain soir d’orage, où un bruit terrible retentit au sommet du donjon. Comme il ne semblait pas vouloir cesser, l’officier bondit hors de sa cambre et appela le sergent. « Quelle est l’origine de ce tohu-bohu ? » demanda-t-il en bouclant son lourd ceinturon où pendait son épée. « C’est la Trévo, mon commandant. Souvenez-vous, je vous en ai parlé à votre arrivée ». « Ah, cette sornette ! Trouvez-moi immédiatement les clefs du cadenas de ce fichu grenier, sergent ! Je vais aller occire moi-même l’animal à l’origine de ce raffut ! »…