Tome 8, Ancyre

Editions Alice Jeunesse, 2016, 400 pages
Description de l'ouvrage

 

 

Extraits

L’éclat de la première née des cités Altaïtes chassa pour un temps le désespoir du cœur de la jeune princesse. Ancyre était bien la perle qu’on lui avait vanté ! Pas étonnant que tous les diplomates et tous les capitaines de vivenef qui lui en avaient parlé aient toujours eu tant d’étoiles au fond des yeux, tant d’enthousiasme dans la voix. Le vent du nord, chargé de larges gouttes de pluie, fouetta avec une énergie accrue le visage de la jeune femme, lui arrachant presque la capuche de sa pèlerine. Les mèches de cheveux échappées à son chignon tirèrent un rideau ajouré et mouvant sur son visage de porcelaine. Elle fronça les sourcils mais ne songea pas un instant à se mettre à l’abri dans sa cabine. Malgré le vent, il lui sembla qu’elle étouffait. Elle aspira profondément l’air, en rejetant la tête en arrière.

Elle se sentait envahie par toutes les émotions, tensions, drames des derniers jours. Elle songeait à l’avenir incertain qui l’attendait dans la cité du Roi des Rois, à cet inconnu, le prince Méroé, auquel elle était promise. A tous ces malheureux aux destins brisés qu’elle avait côtoyés dans le défilé de Turpidor, auprès de qui elle avait souffert et perdu l’innocence de ses jeunes années. A son fils Auli, qu’elle connaissait si peu et qui lui manquait cruellement, à Madhi, son amant si jeune et si joyeux, que la méchanceté des hommes lui avait enlevé à jamais. Au prince Tamgaali, enfin, dont le souvenir trouble ne cessait de la poursuivre et qu’elle espérait secrètement retrouver à Ancyre, tout en sachant que cela ne la mènerait nulle part. Toutes ces pensées contradictoires s’agitaient sans fin, suscitant en elle d’étranges conflits : tristesse, appréhension, regret, mais aussi espoir et même émerveillement devant le spectacle de la ville royale profilée à l’horizon.

La gracieuse apparition semblait mettre du baume sur ses plaies, desserrant pour un temps le nœud qui pesait sur son estomac. Elle surprit même un désir de vie se faire jour dans son corps, plus fort et plus tenace que l’amertume qui l’enkystait depuis des lunes. Par réflexe, elle chercha son étoile Totem dans le ciel, mais n’y trouva que le gris ferreux des nuées déchaînées. Loin d’en ressentir du dépit, elle réalisa qu’elle puisait au contraire une volupté trouble à tremper son âme au cœur de la tourmente. Le déferlement d’énergie paraissait emporter les miasmes de ses existences passées, couche après couche, comme de vieilles mues dont il convenait de se débarrasser. Elle aima cette sensation exfoliative, cette impression de renaître après une interminable diapause, comme une chrysalide sur le point d’accoucher de son papillon. Tout son organisme respirait la force et le mouvement de l’orage, des émotions concordantes à son état d’âme. Et pour la première fois depuis bien longtemps, elle laissa un sourire fleurir sur ses lèvres mouillées de pluie…

 

Vsetin fit quelques pas, machinalement. Il leva les yeux au ciel, la bouche béante. L’air paraissait plus épais que sur Altaïa, comme un océan sirupeux, languide et amorphe. Il était respirable, mais paraissait clapoter au fond des poumons comme de l’oxygène liquide. Un vaste soleil rougeâtre flottait au zénith, à demi voilé par des brumes effilochées et des nuages noirs rebondis. Mais ce qui retint en premier lieu l’attention de Vsetin se trouvait au-delà de l’astre à la lumière moribonde. Des zones de couleur, bleue, brune ou verte, semblaient dessiner un immense patchwork dans le lointain flou. Et malgré la pénombre fumeuse qui régnait autour de lui, le prince zninien comprit immédiatement ce qu’il était en train de regarder : des lacs, des montagnes et des forêts, suspendus à l’envers au-dessus de sa tête !

Il était sur la paroi interne de la métalune, comme une mouche accrochée à l’intérieur d’une bouteille. Il réalisa en un éclair qu’il voyait l’intérieur du plus vaste espace clos qu’il eût jamais été donné à un homme de contempler, même s’il était bien difficile d’essayer d’en évaluer les dimensions. Pris de vertige, il écarta les jambes pour ne pas chanceler. Tamgaali éclata de rire et posa une main solide sur le bras du Zninien.

Thomas, quoique plus préparé que Vsetin à ce qu’il allait découvrir, n’en était pas moins confondu. L’idée d’être à l’intérieur d’un gigantesque vaisseau spatial tapissé sur sa face interne de mers et de continents et éclairé par un minuscule soleil central était tout simplement prodigieuse. Le garçon absorbait avec avidité les images que lui transmettaient les yeux de Tamgaali, essayant tant bien que mal de laisser décanter ses émotions. Après le fourmillement du marché de Tanar, il éprouvait un sentiment de paix, d’appartenance aussi curieusement, parmi ces cieux et ces montagnes artificielles.

- Comment l’eau qui est au-dessus de nos têtes ne tombe-elle pas sur nous ? s’étonna Vsetin. Il s’agit d’eau lente ?

- Non, ce sont bien des lacs et des mers d’eau vive, répondit Tamgaali. Mais la métalune tourne sur elle-même suffisamment vite pour plaquer l’eau et tout le reste contre les parois internes, exactement comme une pierre dans une fronde en rotation.

Le Zninien siffla ente ses dents, puis haussa un sourcil.

- Alors elle devrait tomber près des pôles, la où la force centrifuge est inexistante ?

- Parfaitement exact, sourit le Tarse. C’est pourquoi les mers sont concentrées uniquement dans la zone équatoriale, où nous nous trouvons également. Regarde au loin sur ta droite ou sur ta gauche. Le sol des zones polaires est totalement dégagé.

Vsetin tourna la tête sur sa gauche et découvrit un paysage de basses collines boisées ondulant en s’inclinant progressivement, comme des dunes se soulevant pour rencontrer le ciel en raison de la courbure du sol. La où la paroi devenait verticale (pour un observateur situé comme eux dans la zone équatoriale), la surface paraissait parfaitement nue, lisse comme du métal poli. Les arbres ne réapparaissaient que plus haut, tête en bas cette fois...

 

Si on avait demandé à Pierric quel avait été le pire moment de sa vie, il n’aurait pas hésité un instant à répondre : le moment où le tocsin avait crevé le silence sur la citadelle de Noublessa.

Il émergeait lentement du sommeil à côté de Ki lorsque c’était arrivé. Un tintement assourdissant, si soudain que pendant un instant les battements de son cœur s’étaient arrêtés et qu’il s’était demandé s’il ne faisait pas un cauchemar : mais le cauchemar était à venir. Il avait entendu une voix sur le chemin de ronde - « Ennemi ! Ennemi en vue ! Oh par le ciel des Incréés ! Il y en a partout ! » - et l’information avait atteint son cerveau comme une balle : non seulement il ne rêvait pas mais l’attaque tant redoutée avait bel et bien commencé.

L’attaque avait commencé !

Il avait réussi à s’habiller plus vite que Ki, exploit que, rétrospectivement, il trouvait complètement incroyable. Puis, attrapant son arc et son carquois de flèches au passage, il s’était rué sur le chemin de ronde accessible depuis le baraquement où il avait ses quartiers. Il s’était jeté entre deux merlons du parapet et avait senti son souffle s’effilocher. « Merde ! » avait-il lâché avec ce qui lui restait d’air dans les poumons. Il devinait, dans les premières lueurs de l’aube, une armée immense qui progressait sur toute la largeur de la vallée de la Capimère. Des dizaines de milliers d’hommes scorpions coiffés d’acier et sanglés de mailles, de créatures contrefaites tout en griffes et en crocs, d’énormes engins de sièges, perrières, balistes, béliers, tractés par des lézards géants caparaçonnés.

L’instant d’après, de gigantesques oiseaux d’un bleu électrique survolèrent silencieusement la citadelle. Des norkeens ! Ils tenaient dans leurs serres de grosses barriques, qu’ils laissèrent tomber sur les défenseurs courant en direction des remparts. En s’écrasant au sol, les fûts libérèrent un liquide qui s’enflamma au contact de l’air. En moins d’une minute, des dizaines de bâtiments furent la proie des flammes. L’attaque aérienne se reproduisit dans la ville de Noublessa et sur les principaux fortins renforçant la muraille qui coupait en deux la vallée. D’immenses vers, plus grands que des vers des nuages, rampaient de manière abjecte devant les troupes du Ténébreux. Des larves pousseterre ! Elles se dressèrent toutes simultanément dans les airs et plongèrent pour s’enfouir dans le sol meuble de la Capimère. La muraille élevée à la hâte ne ferait pas long feu lorsque les monstres commenceraient à faire trembler le sol.

« Ne t’éloigne pas d’ici » avait soufflé Ki.

Ses yeux lançaient des éclairs. Elle avait redressé la tête, ressemblant brusquement à une petite fille excitée jouant aux Indiens.

« Nous ne tiendrons pas longtemps. » poursuivit-elle d’une voix tranchante. « Je viendrai te chercher lorsqu’il sera temps de nous replier en direction de Perce-Nuage ! »

Elle avait disparu dans les airs avant qu’il n’ait pu dire un mot. Il avait encoché une première flèche d’une main tremblante. La vallée de la Capimère avait semblé être l’endroit idoine pour bloquer l’avancée des envahisseurs. Mais quatre heures plus tard, les débris de l’armée de Noublessa et la population de la ville entamaient déjà une retraite hasardeuse en direction de la cité Dénesserite, harcelés par les troupes du Dénommeur.

 

Thomas était au moins aussi sonné que son hôte ! Non pas d’avoir appris la mort du prince héritier d’Ancyre, mais d’avoir découvert le visage de l’Empereur d’Atlantis. Il aurait reconnu entre mille ces traits curieusement juvéniles, d’une indicible perfection. C’étaient sans conteste ceux du premier propriétaire de l’épée Excalibur, qu’il avait entrevu à deux reprises au cours de visions, la première fois au milieu des pierres levées de Stonehenge et la seconde au château suisse de Montbasillac.

L’Empereur portait d’ailleurs la vivépée au côté : Thomas apercevait le magnifique cabochon bleuté de son pommeau prolongé par la poignée de métal tressé, dépassant du fourreau. Il ressentit un frisson le parcourir, comme si l’épée destinée à lui revenir sept mille cinq cents ans dans le futur l’avait reconnu et cherchait à rentrer en contact avec son esprit. Mais ce n’était qu’un effet de son imagination. Thomas avisa soudain les anneaux métalliques également suspendus à la ceinture d’Altyn Tagh. Il devina qu’il s’agissait d’ondefeux de petite taille et se souvint du dégoût qu’il avait éprouvé en voyant l’homme blond s’en servir contre une famille de pauvres hères, probablement des demi-hommes.

Ce brillant monarque, au port altier et au visage marqué par une si louable sollicitude, était en réalité un assassin ivre de sang. Un monstre et certainement aussi un affabulateur. Thomas sentit une colère soudaine l’embraser. Et la certitude que cet homme mentait s’imposa à lui comme une évidence. Contrairement à ce qu’affirmait Altyn Tagh, le prince Méroé n’était pas mort. Ou alors, s’il était mort, il n’était certainement pas tombé sous les coups des Sassanides comme il l’affirmait. (l’adolescent avait lu cet épisode auquel il n’avait pas assisté dans l’esprit de l’un des notables situé près de lui). Le garçon n’aurait su dire d’où lui venait cette intime conviction, mais il savait qu’il devait suivre son instinct, sans se poser de question.

« L’Empereur ment ! » grogna-t-il d’une pensée rageuse.

« Ne me dis pas que tu as sondé son esprit ? » hoqueta Tamgaali.

« T’inquiète, même si ses traqueurs de pensées sont trop nuls pour me repérer, je préfère me tenir à carreau. N’empêche, ce sale type ment lorsqu’il dit que Méroé a été tué ! »

« Ce sale type comme tu dis est l’homme le plus puissant des deux mondes » tempéra le Tarse. « Qu’est ce qui te fait croire qu’il aurait menti ? »

 

Tamgaali sentit les poils de ses bras se hérisser, et un frisson glacé remonta le long de son échine.

- La muraille d’Austrion et son champ protecteur sont tombés ! s’écria-t-il avant d’intimer mentalement à dame Lostris l’ordre d’amener la Paix des Incréés directement à la verticale du palais.

La transmission télépathique à courte portée demeurait opérante, alors que les communications au-delà de quelques centaines de coudées restaient totalement brouillées. Le doute n’était plus permis : les assaillants avaient bien utilisé une psybombe pour forcer le passage. L’arme n’était pas plus destructrice qu’un lance-foudre de siège, mais elle était plus petite qu’une orange, ce qui la rendait idéale pour une attaque surprise. Par ailleurs, et c’était là sa plus redoutable particularité, elle était capable de priver instantanément tous les combattants exposés au flash électromagnétique de l’ensemble de leurs métatalents pour une durée plus ou moins longue. De même, toutes les défenses un tant soi peu sophistiquées- le champ léta anti-aérien, les ondefeux des tourelles de tir ou les vivimpacteurs automatiques (des sentinelles volantes en orichalque de la taille d’une balle de ping-pong) - avaient aussitôt dû être désactivées, privant ainsi le palais de l’essentiel de ses protections. Le seul avantage à cet état de fait était que les tronqueurs adverses ne seraient pas en mesure de les repérer avant qu’ils ne fondent sur eux.

Les crols redoublèrent d’efforts et la vivenef plongea en direction de l’immense construction en forme de coquillage. Les autres aéronavires réquisitionnés à Tanar n’arriveraient pas avant un moment, distancés rapidement par la Paix des Incréés.

- Le palais est cerné mais il n’est pas tombé ! comprit Méroé. Nous n’arrivons peut-être pas trop tard…

Il désignait les impacts de lance-foudre portables qui illuminaient sporadiquement les façades et les trains de flèches qui montaient en scintillant en direction des assaillants. Des incendies limités voilaient de gaze l’atmosphère. Une bonne partie des jardins aquatiques étaient survolés par les troupes ennemies, montées sur des navidisques de combat ou équipées d’armures autoportées. Plusieurs milliers de combattants pour le moins, Atlantes en cuirasses vertes et cimiers dorés, Cyréniens en armures noir et pourpre, tous coiffés d’acier et sanglés de boucliers d’exclusion. Une force déjà considérable en soi, mais qui n’était rien en comparaison du gros des armées adverses qui arriverait certainement dans les prochains jours. D’où l’importance de repousser cette première attaque à tout prix, afin de laisser le temps au corps expéditionnaire de venir renforcer les défenses et d’être en mesure d’attendre de pied ferme le siège qui s’ensuivrait inévitablement

 

Mais Thomas n’entendait plus. Il ne désirait plus qu’une chose : boucler la boucle de sa trop courte existence, en laissant un dernier message à la jeune fille qui absorbait son âme. Dans un sursaut d’énergie, il fit appel à ses pouvoirs fabuleux, glanés au gré de ses pérégrinations, et projeta dans un claquement de fouet des mots sur le mur. Tamgaali sursauta puis écarquilla les yeux. Il découvrit la poussière de plâtre flotter dans les airs autour des signes inconnus, mystérieusement apparus à côté de la porte malmenée.

« Qu’est ce que c’est ? Qu’as-tu faitThomas ? Thomas ! Réponds-moi ! Tu es reparti à ton époque ou quoi ? »

Thomas songea qu’il fallait répondre au Tarse, mais il ne pouvait détacher son regard du message destiné à traverser les millénaires en direction d’Ela.



« J’ai remonté le temps en croyant pouvoir sauver le monde. Quelle folie ! Dans quelques heures, Dilmun ne sera plus qu’un souvenir et moi je serai mort. Seul. Mon unique regret est d’avoir si peu partagé de temps avec celle que j’aime.

Thomas Passelande »



Un formidable grondement arracha subitement l’adolescent à son apathie. Cela paraissait provenir des entrailles de la terre mais aussi du ciel au-dessus de la cité. Thomas s’ébroua. Ou plutôt une partie de lui s’ébroua. C’était comme si son esprit s’était fendu en deux, et qu’une moitié, celle qui n’avait pas encore baissé les bras, s’arrachait à la pesanteur qui tirait l’autre vers l’inaction. Cette moitié se projeta au-dehors, heurta les pensées d’un soldat terrifié, s’immisça dans sa tête, remonta le long de ses nerfs optiques. Et découvrit le cataclysme sur le point d’engloutir Atlantis, ses pyramides, ses coupoles dorées, sa population éperdue…

Les collines semblaient s’être écartées au-dessus de la ville, fracturées par le bouillonnement irrésistible d’une cataracte invraisemblable. Un ouragan hurlant précédait de peu le mur d’eau, qui faisait refluer brutalement les nuages de neige. L’instant d’après l’inondation franchit le dernier épaulement et s’abattit sur la cité dans un fracas épouvantable, emportant tout sur son passage. Thomas échappa à l’image des lames écumantes en réintégrant prestement l’esprit de Tamgaali. Le Tarse avait tout vu ! La force de la vision avait été telle qu’elle avait filtré jusqu’à lui. Il réagit à la vitesse de l’éclair.

« C’est notre chance ! » gronda-t-il. « L’eau va emporter l’opacifieur et te laisser libre de nous ramener à Altaïa ! Tu m’entends Thomas ? »

 

Lorsqu’il refit à nouveau surface, il se sentait beaucoup mieux. Il avait l’impression d’avoir dormi pendant des jours. D’un sommeil réparateur, quoique rempli de rêves bizarres. Il n’était plus lui dans ces rêves, mais un prince vivant dans une époque révolue. Il avait vu des villes magnifiques, croisé des créatures étonnantes. Comment s’appelait cet homme déjà ? Il se rappelait la clarté déconcertante de son regard, mais pas de son nom. Les souvenirs se dérobaient. Il avait l’impression de contempler sa mémoire et de ne découvrir qu’un grand trou sombre, comme un cratère à la place d’une dent manquante.

Ses pensées hésitantes furent interrompues par un tressautement dans son dos. Il ouvrit les yeux et découvrit qu’il n’était plus dans le mausolée de Tocra, mais dans une chambre douillette. Un lit moelleux avait remplacé le sarcophage glacial. Une applique murale à lumière molle teignait d’abricot les murs et le plafond.

- Bonjour Thomas, fit une voix tout près de son oreille.

Il tourna la tête et plongea dans le vert intense d’un regard qu’il aurait reconnu entre mille. Ela était allongée à côté de lui, la tête posée sur la paume de sa main. La masse noire de ses cheveux croulait sur son épaule et s’entortillait autour de ses doigts. Ses yeux en amande brillaient d’un éclat cristallin. Elle était encore plus jolie que dans ses souvenirs.

- Tu m’as manqué, fit-il d’une voix éraillée.

Sa langue était lourde, pâteuse dans sa bouche. Il tenta de déglutir pour chasser la boule qui paraissait obstruer sa gorge. Deux larmes se formèrent au coin des yeux d’Ela, grossirent et finalement roulèrent sur l’arête de son nez et sa joue en laissant d’imperceptibles traces.

- J’ai eu si peur que tu ne reviennes pas, souffla-t-elle. J’ai prié les Incréés chaque jour, en leur demandant de t’aider à retrouver notre époque…

- Les Incréés auraient été bien en peine de m’aider… C’est ton image qui m’a donné la force de tenir… et de revenir…

Ela se mordit la lèvre et de nouvelles larmes suivirent les premières, tombant sur les draps. Elle sembla se souvenir de quelque chose, se redressa vivement et attrapa un verre posé à côté du lit. Elle le lui tendit d’une main légèrement tremblante…

 

L’intrigue

Thomas se trouve confronté à la plus terrible épreuve depuis le début de sa quête : la dérive mentale lui a permis de remonter sept mille cinq cents ans dans le passé pour tenter de découvrir le sixième et dernier nom d’Incréé, qui devrait lui permettre de sauver le monde à son époque.

Il partage désormais l’esprit du prince Tamgaali, héritier d’un royaume sur le point d’être précipité dans une guerre à l’échelle des deux mondes. Thomas l’aide dans sa lutte contre l’ambitieux roi de Cyrène, visitant au passage les brillantes cités d’Atlantis et d’Ancyre et découvrant la métalune des Ensemenceurs, occupée par d’immenses créatures extraterrestres à l’origine de l’émergence de la conscience sur les mondes parallèles.

Une incursion involontaire dans la zone d’Exclusion, où vivent dans un environnement hostile les hommes privés de métatalents, est l’occasion pour le garçon de découvrir le lourd secret qui pèse sur les épaules du prince dont il occupe l’esprit. C’est lié par une complicité nouvelle que Tamgaali et le voyageur du temps affrontent la guerre qui dresse soudain les unes contre les autres les plus grandes cités des deux mondes.

Ce conflit trouve sa conclusion dans un cataclysme majeur, à l’origine de l’apparition de la Mer Noire, au cours duquel Thomas achève sa périlleuse mission. Le dernier nom d’Incréé en poche, il réintègre son époque d’origine, juste à temps pour se porter au secours des Animavilles, où ses amis luttent pied à pied contre les armées du Dénommeur…

 

L’avis des lecteurs

Bonjour,
Je voudrais vous dire un GRAND Bravo pour votre dernier tome !
Une pure merveille, une œuvre extraordinaire !
Je vous remercie pour cette fabuleuse aventure.
Maël »

(avis laissé par un internaute sur le site)

 

J'ai fait une pause dans le dernier tome des aventures de Thomas que j'ai commencées lorsque j'avais à peu près 11-12 ans et j'en ai maintenant 20... J'adore cet univers qui a su stimuler mon imagination depuis tout petit et en même temps triste que l’aventure prenne bientôt fin ! Merci M. Tasset ! " (Message Facebook)

 

« J'ai hélas terminé le cycle de Thomas Passe-Monde, et je suis un peu dégoutée... c'était si bien ! Je peux en tout cas vous dire que vous êtes vraiment un écrivain de talent, plein d'imagination... BRAVO !
Enfin bon... puisque les meilleures choses ont une fin... Je suis obligée de vous dire au revoir, bravo, et surtout MERCI, merci pour cette super série !
Merci pour ces semaines à rechercher le tome suivant,
Merci pour ce partage de cette quête des frontières auprès de Thomas (et de la découverte que Ela vit depuis le début sur cette première Incrée...),
Merci pour ce si touchant début,
Merci pour cette si touchante fin,
Merci pour cette envie de terminer le tome pour passer à la suite,
Et enfin... merci juste parce que !

Zoé xxxxxxx, 12 ans, et dingue de Thomas Passe-Monde

P.S: Arriver à la fin de cette super série m'a tiré des larmes, et du désespoir !
P.P.S: Vous avez une autre série aussi géniale ? »

(mail d’une lectrice assidue, sur le site de la série)

 

« Je vous ai découvert en vous croisant au Cultura de Bourgoin, et en achetant les 2 premiers tomes à ma fille. Et je viens moi-même, papa de 42 ans, de finir le tome 8 avec délectation. Merci pour ces mondes et voyages merveilleux. Je suis totalement ravi de cette lecture enchanteresse, même si je sais que j'ai finis le cycle complet. Je ne manquerais pas d'en faire une excellente publicité. Encore merci ! "

(commentaire laissé sur le site Internet)

 

« J'aimerai savoir si le cycle Thomas Passe-Mondes est vraiment fini ou si il serait possible qu'il y ait un dernier livre pour parler de ce qui ce passe après la fin de la guerre pour Thomas et tous ses amis et aussi avec Ela.. cela serait vraiment super. Merci et encore bravo pour ces livres, un vrai régal ! »

(commentaire laissé sur le site Internet)

 

Le saviez-vous ?

La matière noireLa matière noire, évoquée dans le tome 8 de Thomas Passe-Mondes, et qui permet aux Ensemenceurs de Conscience de concevoir des portails de téléportation (appelés ouvrespaces) et des métabalises (les fameuses Frontières recherchées par Thomas), existe véritablement.

C’est une catégorie de matière assez mystérieuse, qui n’a encore jamais été observée directement mais dont les effets sur la mécanique cosmique sont connus depuis des décennies. Elle constituerait autour de 25% de la masse totale de l’univers et serait constituée de particules exotiques appelées neutralinos, capables d’interagir avec leur environnement uniquement par gravitation.